Et si la déco empêchait ton enfant de bien dormir ?
- Cheyenne Lamonarca
- 20 juin
- 6 min de lecture
Le mettre au lit le soir est un enfer.
Ça chahute, ça crie, ça s’énerve et surtout, ça refuse de s’allonger dans son lit. Ton enfant ressort
toutes les 5 minutes pour un si ou ça. Un autre bisous, un dernier câlin.
Tu as tout essayé. Rester calme, te fâcher, expliquer par A+B… Et pourtant, tu sais que ce soir, c’est rebelote !

Si tu ne le sais pas déjà… Laisse moi te dire, que c’est assez courant chez les enfants, et que tu n’est pas seul à rencontrer ces difficultés. Ensuite, le soir, quand ton enfant sens venir le moment de se mettre au lit (c’est à ça que servent les rituels du soir), il commence à s’apaiser… Et là… Il décharge tout ce qu’il a retenu toute la journée.
Tu pourra demander à ses grands-parents s’ils le garde une nuit de temps à autre, il est très probable qu’il soit un ange chez eux au moment d’aller au lit ! Un parent, c’est la personne de confiance d’un enfant, et c’est avec ses parents qu’un enfant teste et s’exprime le plus. Pas étonnant que ce soit généralement à la maison avec papa et maman que ton enfant vide son sac.
Mais avant un certain âge, vider son sac, ça ne passe pas par de belles phrases construites, après lesquelles on se sent mieux ! Ça passe par de l’émotion brute.
Pour autant, n’y a t’il rien à faire pour l’aider avec son environnement ?
Et si on refaisait la déco pour permettre à ton enfant de bien dormir ?
Dans une chambre d’enfant, il est important d’éviter le trop plein de stimuli afin qu’il soit plus apaisé. Et pour ça, il y a pleins de choses que tu peux analyser, et changer si besoin.
La première chose que je recommande, c’est de n’avoir pas trop de choses sorties, et des rangements simples, mais qui permettent de cacher les jouets, vêtements… L’idéal, c’est d’avoir un roulement sur les affaires, que ce soit les vêtements ou les jouets. Ça permet de maîtriser la quantité de ce qui est présent dans sa chambre et ainsi, de ne pas l’encombrer.

Ensuite, je dirai qu’il est important de faire attention aux couleurs. Chez les nourrissons par exemple, les belles teintes marrons et leur légère pointe de rouge… Ont tendance à leur donner faim ! Et j’imagine que tu n’as pas envie de lui rappeler son propre estomac quand il est l’heure du dodo. De même, les couleurs trop vives ont tendance à les stimuler. Il me semble donc primordial de choisir les teintes de leurs chambres dans des tons moins marqués. Autrement dit, on évite les verts pommes, les jaunes primaires ou le rouge vermillon. (Oui, je fais dans l’exagération.) Des couleurs pastels, ou en demi-teinte seront plus adaptés. Et plutôt que de les marier avec des blancs pure (voir crue), choisissez des beiges, des lins ou des blancs chaleureux.
Rien de pire avant de dormir, que d’avoir la lumière un peu forte du plafonnier qui les tient bien éveillé ! Prévoie des lumières douces, tamisées… Et dès que votre rituel du soir passe par sa chambre, utilise l’éclairage secondaire ! Lis son histoire à la lueur d’une lampe de chevet, aides le à se glisser dans son pyjama à la lumière d’une lampe sur pied par exemple. Mais penses aussi cet aspect !

Assures-toi que son lit est bien placé, peut-être que la lumière qui passe sous sa porte le gêne ? Qu’un objet projette une ombre qui le perturbe ? Que l’orientation de son lit dans la pièce te semble pratique, mais qu’elle n’est pas harmonieuse… Les enfants sont sensibles à beaucoup de petit détails. Ils observent tout !
Ne surcharge pas trop les murs.
Mieux vaut une belle tapisserie qu’une ribambelle de cadre dans une chambre d’enfant. Ça a tendance à alourdir l’atmosphère des petites pièces !
Est-ce que l’univers de sa chambre est cohérent ? Les enfants intérrogent leur monde très tôt, et pendant très longtemps. Ils cherchent la cohérence entre chaque éléments. Si un cousin homard se trouve à côté de la tapisserie copains de la fôret… Il y a des chances pour que ça soulève un tas de questions jusque tard dans la nuit.
Tu commences à comprendre, que pour apaiser le sommeil de ton enfant, et rendre plus facile le moment d’aller au lit, il faut éviter la surstimulation. Il faut que sa chambre soit un endroit calme et apaisant. Le but, c’est de permettre à ton enfant de réguler.
Et ça, ce n’est pas moi qui le sort de mon chapeau, promis ! En neuroscience et en psychologie environnementale, c’est quelque chose de largement étudié. Il y a même quatre effets très concrets qui expliquent pourquoi un environnement calme et pensé pour l’enfant va réellement l’aider à s’endormir plus sereinement.
1. Moins de stimuli = un cerveau plus tranquille. Quand la pièce est encombrée, trop colorée ou trop lumineuse, cela représente une montagne d’informations à trier pour le cerveau de ton enfant. Il analyse tout, même ce qu’il ne regarde pas directement. Il scanne. Et tant qu’il y a trop de choses à capter, il reste en alerte. C’est ce qu’on appelle la surcharge sensorielle : ce trop-plein empêche le cerveau de passer en "mode nuit".
2. L’environnement influence directement le système nerveux. Ce que tu appelles "calmer ton enfant" n’est pas qu’un objectif éducatif : c’est un besoin physiologique. Un espace doux, tamisé, lent dans ses contrastes… active ce qu’on appelle le système parasympathique, celui qui gère le repos et la digestion. C’est comme si ton enfant recevait un petit message : « Tu peux relâcher, ici c’est safe. » Et ce message, c’est son environnement qui le lui envoie, bien avant que tu éteignes la lumière.
3. Le besoin d’un refuge sensoriel. On a tous besoin d’un endroit où on peut souffler. Pour un enfant, sa chambre doit être ce lieu. Un cocon. Un refuge sensoriel. On y entre, et tout ralentit. Les objets sont à leur place, les couleurs ne bousculent pas, les textures invitent au contact doux, à la chaleur. C’est ce genre d’environnement qui aide l’enfant à se sentir contenu. En sécurité. Et donc, à lâcher prise pour dormir.
4. La cohérence visuelle rassure le cerveau primitif. Tu l’as peut-être déjà remarqué : les enfants posent mille questions face à ce qui n’a pas de logique. Un éléphant rose dans une déco nature, une étagère bancale, une lumière qui clignote un peu…Tout cela peut les perturber profondément. Parce que leur cerveau primitif — le fameux cerveau "reptilien" — cherche avant tout de la stabilité et de la prévisibilité. Un décor incohérent, surchargé ou désorganisé… et le cerveau ne "lâche" pas. À l’inverse, quand la pièce est harmonieuse, claire, stable… le corps entier peut se détendre.
Ce n’est pas qu’une question de goût ou de jolies photos Pinterest. C’est un vrai outil pour soutenir le bien-être émotionnel de ton enfant.

Je sais que tu fais déjà beaucoup, et que tu veux ce qu’il y a de mieux pour ton enfant. Mais parfois, on ne se rend pas compte à quel point l’environnement joue un rôle immense dans les émotions et les comportements de nos petits.
Tu n’as pas besoin de tout refaire, ni de viser la perfection. Parfois, quelques ajustements suffisent à changer le quotidien : une lumière plus douce, un coin lecture mieux placé, un tri dans les jouets… Et surtout, une chambre pensée pour apaiser au lieu de sur-stimuler.
Si tu sens que tu as besoin d’aide pour faire le tri, repenser l’espace ou simplement poser un regard extérieur bienveillant, je peux t’accompagner.
Et souviens-toi, la déco, ça permet aussi à ton enfant de bien dormir !
Mon accompagnement Mini Tipi a été conçu spécialement pour ça : aider les parents à créer une chambre d’enfant aussi jolie qu’apaisante, où ton petit pourra enfin relâcher ses tensions… et toi aussi.
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Tu n’es pas seul.e à traverser cette période, et il y a des solutions douces pour que les soirées redeviennent des moments sereins. Tu peux me contacter si tu as besoin d’en parler.
À bientôt sur le blog déco.
Cheyenne pour Atipicall Home
Bibliographie / Sitographie
Grandgeorge, J. (2017). Neurosciences et aménagement intérieur : comment l’espace influence notre bien-être. Éditions de l’Observatoire.
Montessori, M. (1936). L’enfant. Desclée de Brouwer. (Idées reprises autour de l’environnement préparé et de l’autonomie dans l’espace)
Goleman, D. (1995). Emotional Intelligence: Why It Can Matter More Than IQ. Bantam Books.
Tardif, C. (2021). L’impact de l’environnement sur le système nerveux chez l’enfant. Article dans la revue Éducation & Santé.
Journal of Environmental Psychology, articles sur les stimuli sensoriels et leur impact sur le sommeil (notamment :
Environmental Light Exposure and Children’s Sleep Patterns – 2018
Color in context: The effect of color-coded environments on children’s emotional regulation – 2019)
Blog d’Aude Chabrier, psychologue clinicienne, notamment son article « Trop de stimulations dans la chambre de mon enfant ? »
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