Comment désencombrer sans crise de larmes : 3 astuces pour une chambre d’enfant apaisée
- Cheyenne Lamonarca
- 27 mai
- 5 min de lecture

« Oh là là ! Mais il y en a partout dans ta chambre ! Il va falloir ranger un peu tout ça ! »
Si tu t’es déjà surpris à dire cette phrase, sache une chose : ton enfant n’est pas entièrement responsable du bazar qui règne dans sa chambre. (J’ai bien dit "pas entièrement" ! Oui, avec l’âge, ils deviennent aussi un peu responsables.)
Et si je te disais que tu pouvais mettre en place trois choses très simples pour lui faciliter le rangement et apaiser l’espace ? Des astuces douces, efficaces, sans stress ni disputes.
Les astuces pour désencombrer une chambre d’enfant et l’apaisée, c’est partie !
Avant tout : trier, et s’adapter à l’âge
Avant même d’organiser ou de désencombrer, il faut commencer par un bon tri.
Tu peux le faire avec ou sans ton enfant : à mon sens, cela dépend beaucoup de son âge et de sa personnalité. Chez moi, ma plus jeune a beaucoup de mal à se séparer de ce qu’elle "retrouve" pendant le tri. Tout devient soudain précieux ! À l’inverse, son grand frère est désormais capable de dire :
« C’est vrai que je n’utilise plus ça… Je peux m’en séparer. »
🧩 Une astuce inspirée des pédagogies bienveillantes (Montessori, Freinet, Pikler…) est d’observer ton enfant au quotidien et de te demander : Quels objets utilise-t-il vraiment ?Avec quoi joue-t-il régulièrement ?
L'idée n’est pas de forcer, mais d’accompagner la prise de conscience, petit à petit. D’autant plus qu’un environnement désencombré favorise l’attention, le repos et la créativité (voir bibliographie).
Fais au mieux, selon ton enfant. Mais cette étape est vraiment importante : on oublie souvent ce qui traîne, ce qui ne sert plus, et cela finit par encombrer leur chambre – parfois aux dépens de leur bien-être.
👉 Une fois ce tri fait, voici mes 3 astuces pour un rangement fluide, simple et adapté aux petits (et aux grands !).
1 – Tout doit être à portée de main
Ça peut paraître évident, et pourtant ! Si ton enfant ne peut pas atteindre l’étagère où vont les livres… il aura bien du mal à les ranger seul.

La pédagogie Montessori insiste beaucoup sur cette notion d’accessibilité physique et visuelle : tout doit être à la hauteur de l’enfant pour favoriser son autonomie. Cela lui permet de choisir librement… mais aussi de remettre à sa place.
Concrètement :
Les étagères du bas peuvent accueillir les livres en libre accès.
Les étagères du haut, elles, servent à exposer les plus beaux livres, ceux que l’on feuillette ensemble, plus délicatement.
C’est pareil pour les jouets :Tout ce qui est accessible est rangé par l’enfant. Ce qui est plus précieux ou complexe peut être placé en hauteur, et partagé sous ta supervision.
💡 Et ça marche ! Quand les règles sont claires, répétées avec douceur et bienveillance, les enfants comprennent très bien.
2 – Pas plus de deux gestes
Le cerveau humain est paresseux, paraît-il… Celui des enfants, lui, a surtout besoin qu’on simplifie au maximum les étapes d’une action, sinon elle devient rapidement décourageante.
Imagine ce scénario : Tu as une commode pour les jouets, dans laquelle tu as rangé plusieurs petites boîtes en fer, bien fermées, bien organisées.
Voici ce que ton enfant doit faire pour ranger :
Ouvrir la commode
Sortir la boîte
Ouvrir la boîte (souvent un peu dure)
Ranger les jouets
Refermer la boîte (toujours aussi difficile)
La remettre dans la commode
Refermer la commode
🧠 À 3 ans, son cerveau s’arrête à l’étape 2. Et voilà la boîte par terre… avec les jouets. Plus de bazar que de rangement…

👉 Privilégie donc des systèmes de rangement ouverts et accessibles :
de simples paniers
des bacs sans couvercle
ou des boîtes en tissu que l’on peut glisser dans un tiroir
⏱️ Si le rangement prend plus de deux gestes, il est probable que ton enfant lâche l’affaire.
🧺 Chez nous, avoir deux ou trois paniers "fourre-tout" de tailles différentes (et jolis visuellement) a vraiment facilité le quotidien. En plus, cela rend la chambre plus harmonieuse, sans surstimuler l’enfant.
3 – Impliquer ton enfant
Ça, je crois que c’est vrai à tout âge.
Un enfant qui participe aux choix de rangement et d’organisation aura beaucoup plus envie de les respecter. Ne décide pas tout pour lui : implique-le, guide-le, et construisez ensemble son espace.
Cette co-construction est une clé fondamentale en pédagogie active : l’enfant apprend mieux dans un environnement qu’il comprend, qu’il a aidé à construire, et où il a une forme de pouvoir d’agir.
Quelques idées concrètes :
Laisse-le choisir les bacs ou paniers
Fabriquez ensemble une signalétique ludique : étiquettes illustrées, pictogrammes, gommettes
Fais de ce moment un mini-projet “décoration” à deux, pour qu’il sente que c’est son territoire

Et pourquoi ne pas en faire un jeu ? 🎲 Le classique “celui qui en range le plus en 3 minutes a gagné !” avec un minuteur fonctionne très bien chez nous. L’esprit de défi ludique déclenche souvent une motivation immédiate, et transforme le rangement en moment de complicité.
🧡 Et surtout : laisser un enfant prendre part à l’organisation de son environnement, c’est nourrir son estime de soi. Il est acteur. Il choisit. Il participe.
En résumé
Une chambre d’enfant bien pensée et bien rangée, ce n’est pas une pièce figée ou “Pinterest-compatible” à tout prix…C’est avant tout un lieu adapté à son âge, à ses besoins, et à votre réalité familiale.
Parfois, de petits ajustements suffisent pour transformer son quotidien :
Un tri bienveillant
Des rangements adaptés à ses capacités
Et un enfant véritablement impliqué dans ses choix
🌱 Tu veux aller plus loin dans l’aménagement de sa chambre, pour qu’elle soit aussi belle que fonctionnelle ? C’est exactement ce que je propose avec Mini Tipi, mon accompagnement pensé pour les enfants de 0 à 10 ans, entre imagination, bien-être et organisation douce.
À bientôt pour un nouvel article sur le blog déco !
Cheyenne, pour Atipicall Home.
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Sitographie & Bibliographie
Montessori, M. (2009). L’enfant. Éditions Desclée De Brouwer.→ Pour comprendre l’importance de l’environnement préparé et accessible à l’enfant.
Pickhardt, C. E. (2012). The psychology of clutter: Why kids don't clean their rooms. Psychology Today.→ Un article court et accessible sur les raisons psychologiques derrière le désordre chez l’enfant.
Neave, N. et al. (2017). Individual differences in clutter: The role of attachment style and self-identity. Environment and Behavior, 49(7), 722–747.→ Étude plus poussée sur l’impact psychologique du désordre chez l’enfant (et l’adulte).
Cabanac, M. (1992). Le plaisir : Les mécanismes du bonheur. Odile Jacob.→ Pour comprendre la motivation par le jeu, la simplicité, et l’autonomie.
Crain, W. (2004). Theories of Development: Concepts and Applications (5e éd.).→ Pour une vue d’ensemble des pédagogies actives (Montessori, Piaget, Vygotsky…).
Blog “Apprendre à éduquer” : https://apprendreaeduquer.fr→ Plein de ressources bienveillantes sur l’éducation, le rangement, et l’organisation émotionnelle chez l’enfant.
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